Salouti ², rituel de changement de nom oblige, a été arrosé sérieusement  selon la tradition, la veille du départ, à l’aide d’un bon « Saparale » blanc, histoire,  de le marquer d’une empreinte méditerranéenne. Il s’est gentiment prêté à la cérémonie consacrée, du sillage coupé 3 fois, accompagnée d’incantations à la bienveillance des divinités de la mer et du vent ;

( on n’est pas superstitieux…. ça pourrait porter malheur !)

Et en trio, nous avons pris la mer ; toute voilure dehors quittant Port la forêt par petit vent….

puis tout petit petit vent….  Aussi, si la première journée a plutôt été un test du moteur et de son endurance, la traversée du lendemain s’est révélée digne de la nouvelle team, le together total avec le nouveau Salouti,  allure soutenue et belles émotions marines.

Au revoir Molène et Ouessant laissées à bâbord sans les aborder, on prend le large, tout emportés,  pour retrouvailles avec les Scilly et plus, car affinités et félicités assurées.

Et la Manche, grosses vagues fébriles, sillage nerveux  qui ne faiblit pas, amples tourbillons de Fous de Bassan en escorte,  vols de guillemots houspillés.

Les milles défilent, les heures aussi.

A cause ( ou grâce ?) à une petite molle dans l’après-midi, le jour est tombé avant l’arrivée !. Certains s’inquiètent un peu de l’entrée de nuit dans l’archipel ( moi ), certains s’en amusent ( lui ) !
Dans la Piste aux Etoiles des feux, fixes, alternatifs, scintillants, occultants, blancs, colorés, on se faufile vers le mouillage de Sainte Mary. Vive la Spanish Ledges qui clignote son Est obstinément avec énergie ( I love you, because you save my life). Un alignement de secteur lumineux plus tard, et on attrape glorieusement, et surtout efficacement, une bouée à 2 heures du mat dans le Port d’Hugh town.

L’air est doux. Dans le mouillage, même les cliquetis des gréements au repos rajoutent au calme sous le ciel de juin criblé d’étoiles.

 

On est aux Scilly.