Alors, sans que cela paraisse bien croyable, notre beau voyage pour la Grèce, via la Corse, et l’Italie va commencer ici ?

 À Port Saint Louis du Rhône : Port si loin de tout…, dans un décor de fin de terre, entre plaines, herbes folles follement ébouriffées par le vent, bouts de mer, étangs et raffineries. 

Au bout du bout, une petite ville fleurant bon le dénuement, des rues principales plus habituées à survivre au mistral qu’à accueillir des touristes, des habitants habitués à ces lieux qui semblent ne plus les voir comme déshérités.

Plus loin encore, Port Navy dont la fringance du nom ne reflète pas le décor des platitudes environnantes : un port à sec qui semble lancer ses mats en guise de forêt entre friches industrielles et raffineries du Port de Fos.

Port Navy, une ville miniature tout en bateaux les plus divers, sur bers, béquilles, habités, abandonnés, cliquetants dans le vent. Sur place, un peuple de bricoleurs, ponceurs, peintres, discutailleurs à l’infini de navigations passées ou à venir, rêves ou réalités.

Ça tient autant du décor de film que d’une vraie petite ville à part, qui hésite entre l’allégresse fantasque de vivre hors norme et la mélancolie des bateaux qui ne touchent plus l’eau, et pour certains, ne reverront jamais la mer.

Je l’ai tendrement surnommé : Port Zozo

C’est à partir de lui, un matin du 8 avril, que nous commençons le voyage vers le sud.

En n’omettant pas … de faire la veille et de surveiller le sondeur, afin d’éviter certaines mésaventures !