C’est aussi bon que de retrouver de bonnes vieilles copines pas revues depuis un bout de temps. Émotion et reconnaissance de se revoir, pas vraiment changées ou si peu. Accueillis à terre et ciel ouverts. Chaque facette, endroit préféré est redécouvert, réaimé instantanément ; et c’est de nouveau, balades, pêche aux crevettes, aux coques à marée basse, ou aller tourner autour de Nut’s rock pour attraper du lieu jaune, ( ça mord ! ), faire de la planche à voile, du vélo, ou du paddle à marée haute, visiter avec autant de bonheur le garden de Tresco aux penchants tropicaux.
Les Scilly : quelques îles rondes ou plates cerclent, jusqu’à faire archipel, un petit bout du monde ; au beau milieu de la Manche et de la Celtic sea, et cultive la douceur de vivre.
Elles se jouent d’un paradoxe : A l’intérieur : bleuté des eaux claires jouant au vert, plages de sable blanc d’où partent des chemins hésitant entre terre et sable, des champs ourlés par les bocages, habités de vaches, chevaux et moutons. Un abri de bienveillance à l’anglaise, avec petits étangs, cottages rivalisant de charme, jardins délicieusement fleuris, et bien sûr des bateaux de toutes sortes, au va et vient paisibles. Dehors : des barrières, des lanières, des frontières, de rocks, d’écueils, ou se déploient des furies de vent, de courants et de houle.
Presque pas de voiture, parfois si kitch, et quelques tracteurs. Des îliens cordiaux, attentifs, avec comme une reconnaissance étonnée et admirative que l’on ait traversé la mer pour venir jusqu’ici. Bien sûr des magasins et boutiques, mais aussi ces minuscules échoppes faites maison, sans personne, ou l’on paie librement dans une petite caisse, des légumes, de la marmelade, des bulbes de fleurs.
Bien évidemment, le royaume du « sail boat » : bouées dans le Port de Ste Mary qui réserve un bon accueil à l’arrivée ou en cas de coup de vent ; des mouillages, échouages à la carte, au gré des vents et marées, sous tous les temps imaginés par ce 49 °55 N 6 20 W : du franc soleil chaleureux à une brume ouatée en passant par les « chance of rain », drizzel, déluges, éclaircies aux lumières magiques.
Alors, on s’adonne, on s’abonne, on se les donne, une à une : Ste Mary, Bryher, Tresco, St Martin’s, Ste Agnès, St Samson, et on se laisse gagner par ce quelque chose d’indéfinissablement heureux d’être simplement là.