Quand on navigue en Ecosse, on se laisse imaginer qu’un géant, certainement du nom d’un Dieu bien gaëlique, a dû serré un peu trop fort terre et mer ensemble et, confus de maladresse, a reposé le tout, laissant une trame de terre tissée de fils d’eaux, trouée de lacs et de lochs, de glens, avec, de part en part, des brisures d’îles, îlots, des terres effilochées et falaises déchiquetées.
On l’aura compris les élèves écossais doivent avoir fort à faire pour dessiner la carte du pays !
Bref, pour les voileux, le paradis du cabotage et du mouillage.
Et sur tout ce pays-là des lumières fabuleuses qui saisissent en rafales, montagnes et landes, mers et étangs, balayant inlassablement le tout de miroitements, d’irisations jusqu’à l’arc en ciel jamais loin.
Chaque eau semble toujours tendre le miroir au paysage qui l’entoure.
Poursuivant notre périple, après le Mull of Galloway, et l’escale à Ardrossan pour embarquer les copains qui nous rejoignent dans notre périple : « Dame Evelyne » (et son seigneur ! ) l’ami André, on passe par le Crinian canal, franchissant énergiquement les 15 écluses manuelles sous un généreux soleil qui apparaît prendre goût lui aussi à l’Ecosse, lui donnant un air de continuel été qui ne correspond à rien des prédictions pluvieuses atendues et permet de multiplier les excentricités telles que baignades en eaux bleutées transparentes, sables blancs sous pieds nus, balades, randos, visites ; jamais rien n’étant empêché par la pluie.
Alors Salouti 2 promène ses quilles dans ce dédale d’îles, qui semblent faire concours de beauté entre elles, sans qu’on puisse bien les départager tant leurs charmes sont puissants : Arran, Mull, Coll, Skye ; puis bien sûr les Hébrides extérieures, de Barra à Lewis, ou l’on se met dans les pas de Peter May.
Découvrir les lieux sur les traces d’un auteur, est une aventure de voyage savoureusement piquante, on vit la reconnaissance des endroits , les noms des villes, des rues, en flottant entre fiction et réalité.
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Dés lors, se retrouver à Stornoway, grâce à un subit, autant qu’imprévu, revirement de décision du bord pour se caler sur le vent portant … on baigne carrément dans le mythique !, et c’est regard scotché à la vitre du bus, que l’on voit défiler les landes et petites maisons jusqu’à Port de Ness, en dépassant Barvas, la route de Uig, Swainbost, Skigersta ; le roman dans le sac à dos à portée de main, et l’émotion au rendez-vous.